L'histoire
Au XIIe siècle, les moines de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, avaient défriché les forêts et asséché les marais. Le premier seigneur du lieu fut Jean de Saint-Germain en 1282. La famille des Saint-Germain fut alliée à la famille de Saint-Yon. Un acte de 1397 mentionne un manoir féodal, dont on ne sait rien.
Du XVIème du début du XVIIIème siècle, le domaine appartint à la famille Hurault. François Hurault, seigneur de châteaupère et du marais, fut l’époux de Rachel de Cochefilet, qui en seconde noce épousa Maximilien de Béthune, Duc de Sully, ministre protestant d’Henri IV, qui acquis Dourdan.
Ces sont les Hurault qui construisirent un château de style XVIIème et aménagèrent des jardins à la française dont le miroir.
En 1706, le domaine fut vendu à Pierre Henri Lemaître, conseiller du Roi. Ses filles le vendirent le 5 septembre 1767 à Jean Lemaistre de la Martinière, riche financier et trésorier général de l’artillerie et du génie de 1758 à 1774. Le domaine comprend 2 châteaux et plusieurs fermes et moulins ; Jean Lemaistre décide de faire construire un nouveau château « au goût du jour ». L’architecte est Jean Benoit Vincent Barré, les travaux sont exécutés en 1772 et 1779.
L'importance des travaux, les sommes considérables dépensées, le faste de la construction stupéfièrent les contemporains, tel le marquis de Bombelles qui nota dans son Journal : « Un homme qui, toute sa vie, était resté au milieu d'une grande fortune, extrêmement modeste, s'est tout à coup laissé aller à bâtir un château qui pourrait suffire à un prince de sang royal. Barré [...] s'est emparé de la confiance de M. Le Maître et lui a élevé des édifices dont la dépense passe, dit-on, de beaucoup la somme de deux millions. »
À la mort de Jean Le Maître de La Martinière en avril 1783, sa nièce, Adélaïde Prévost (1755-1844), par son mariage Mme de La Briche, devient propriétaire du domaine en 1785, après négociation avec les autres héritiers, et y reçoit des hommes de lettres et des hommes politiques. À sa mort, son héritage est recueilli par son gendre, le comte Molé, puis passe à la petite-fille de celui-ci, Clotilde de La Ferté-Meun (1831-1931), épouse en 1851 de Jules Charles Victurnien de Noailles (1826-1895), 4e duc d'Ayen puis 7e duc de Noailles.
En 1897, le château est racheté à la duchesse de Noailles par le comte Boniface de Castellane (dit Boni) (1867-1932), qui a épousé une richissime héritière américaine, Anna Gould (1875-1961). Boni de Castellane fait dessiner par le paysagiste Achille Duchêne les remarquables jardins à la française.
Après leur divorce, Anna Gould conserve le château et se remarie avec Hélie de Talleyrand-Périgord (1858-1937), prince de Sagan. Le château passe ensuite à leur fille, Violette de Talleyrand-Périgord (1915-2003), duchesse de Sagan, épouse en premières noces du comte James de Pourtalès (1911-1996), puis en secondes noces de Gaston Palewski (1901-1984), ancien directeur de cabinet du général de Gaulle. À sa mort, le château passe à sa fille, Anna Frottier de Bagneux et à son fils cadet, le comte Charles-Maurice de Pourtalès (1945-2011).
L'Architecture
« Un des endroits où les principes constructifs d'équilibre sont le mieux appliqués, écrit Boni de Castellane dans ses mémoires, est le château du Marais [...] Son architecture est parfaite et logique. »
Le château est de pure style Louis XVI, d’inspiration palladienne, c’est un hôtel particulier à la campagne.
Le parc, qui avait été transformé à l'anglaise au début du XIXe siècle, a été recréé par Achille Duchêne entre 1903 et 1906 pour Anna Gould et son époux Boniface de Castellane.
Les hôtes célèbres
« Mme de la Briche, réunie tous les étés au Marais des académiciens, des financiers, des hommes de lettres dont les plus célèbres sont :
- Florian, Saint Lambert
- de Châteaubriand
- Ste Beuve
- Etc »